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Un peu d’histoire…

L’église Saint-Lambert de Rachamps, monument classé en février 1946.

Au milieu d’un très beau cimetière emmuraillé se dresse l’église Saint-Lambert. L’année 1088 est retenue comme étant l’année de construction de l’église originelle dont seule subsiste la tour. La couverture remonterait vers 1725. Ses murs massifs , l’absence d’ouvertures basses (sauf la porte), sa couverture tardive en forme de flèche , semblent confirmer que l’église de Rachamps fut une église fortifiée.

Deux campagnes de restauration y furent menées au XIXème siècle : de 1828 à 1837, reconstruction partielle de la tour car l’édifice menaçait de tomber en ruine. Il fallut attendre 6 ans pour l’obtention des subsides; de 1855 à 1862, transformation mineure du batiment et restauration de la flèche et du mobilier. En 1897, la fabrique d’église fait savoir au conseil communal que vu l’accroissement de la population, l’église devrait être agrandie. En 1906, rappel de la fabrique d’église au conseil communal. La paroisse compte 450 habitants et l’église peut contenir environ 110 fidèles. En 1936, l’ajout d’un transept par l’architecte namurois Georges Puissant  augmente la capacité d’accueil de l’édifice. Il va falloir 34 ans ( un mois avant la seconde guerre mondiale ) pour que l’église soit parfaitement restaurée et agrandie. Relativement peu endommagée pendant la Bataille des Ardennes (1944-1945), les travaux de restauration furent adjugés en novembre 1968 pour la somme de 535.000 francs belges et réceptionnés le 10 juin 1974. La nef, mesurant 7 m de large et 15 m de long, comprend 3 travées qui sont séparées à l’extérieur par d’imposants contreforts. Le clocher contient 2 cloches : une petite baptisée Marie le 04 janvier 1821. Elle mesure 0,75 m de haut et pèse 200 kg. La « grosse cloche » date de 1832, a un diamètre de 0,85 m et pèse 340 kg. Enlevée par les allemands en avril 1944, elle a été restituée à la paroisse le 17 octobre 1945.

L’église de Rachamps possède tout d’abord une belle collection de statues religieuses polychromées datant de l’époque de Jean-Georges Scholtus (1726-1727), statues de la Vierge de l’Immaculée Conception, saint Ignace, saint François-Xavier, saint Gilles, saint Raymond , sainte Lucie, sainte Catherine, sainte Anne, un ange adorateur et une grande statue de saint Hubert (1701-1710). Le mobilier comprend 3 autels de style Louis XV sculptés également par Scholtus.

Le maître-autel est composé de 4 colonnes avec 4 chapiteaux dorés. Au milieu, une statue monumentale de la Vierge se trouve dans une grande niche. Elle tient un sceptre d’or dans la main  droite et porte sur le bras gauche l’Enfant Jésus qui terrasse avec une grande croix , le serpent foulé aux pieds par Marie. Le fond de la niche est en draperies sculptées dans le bois. Au-dessus du tabernacle, l’expositorium (tourniquet) représente fermé, une croix surmontée d’une couronne et entouré de rayons. Sur la porte du tabernacle, un ostensoir sculpté dans le bois. Tout en haut, une niche plus petite abrite la statue en pieds de saint Lambert. De chaque côté du maître-autel, se trouve deux magnifiques portes en chêne avec médaillons sculptés de saint Pierre à gauche et saint Paul à droite.

L’autel de la Vierge se trouve à gauche et ne comporte pas de tabernacle. Celui-ci est remplacé par une petite niche sculptée dans laquelle on peut voir la croix avec le Christ  supporté par un pélican. Dans la niche centrale,on trouve une statue habillée de la Vierge en carton fort. Au-dessus, une statuette en bois de saint Joseph portant une couronne en métal et tenant dans ses bras l’Enfant Jésus et dans l’autre main un lys. Sur chaque côté, 2 belles statues, sainte Lucie avec un glaive dans la gorge et sainte Catherine avec un cœur en main.

L’autel de sainte Anne: Situé à droite, sa niche centrale est occupée par une grande statue de sainte Anne. Dans la petite niche supérieure une statuette de saint Eloi avec à ses côtés saint Sébastien transpercé de flèches et saint Roch avec son chien. Statuettes remarquables dans le jeu mouvementé des vêtements.

La chaire de vérité réalisée en 1727 par Scholtus est en chêne partiellement doré. Elle est garnie de 4 têtes d’anges, d’un ange joufflu sonnant de la trompette, d’un visage à la barbe fournie sortant d’un nuage entre deux séraphins représentant Dieu le Père. Le Saint-Esprit,lui, est représenté sous la forme d’une colombe aux ailes étendues. La rampe remarquable prouve le bon goût de l’artiste.

Le banc de communion date en partie de 1725. La porte à double battant du fond de la nef a été réalisé par le sculpteur Toth de Gand en 1936.

La cuve baptismale date du XVIIe siècle, avec un couvercle datant de 1942 a été sortie du mur de l’église où elle était encastrée. La clôture du baptistère et le couvercle de la cuve ont été exécutés par Pierre Scholtus en 1942.

 Saint Lambert est né à Maastricht, dans une famille aristocratique. Ses parents étaient chrétiens à une époque où le paganisme était encore fort vivace. Ils firent donner à leur fils une instruction soignée  et fut confié dès sa jeunesse à saint Théodard, évêque de Tongres. A la mort de celui-ci, il fut désigné par le peuple et approuvé par Childéric II pour lui succéder. Mais des intrigues politiques le relèguent pour quelques temps à l’abbaye de Stavelot. C’est Pépin de Herstal qui le rétablit dans ses droits et sur son siège. Ses réprimandes et ses reproches aux gens de mauvaise vie lui amèneront des ennemis et il tomba sous les coups de lâches assassins , au hameau de Liège vers 705. Son corps d’abord enterré à Maastricht fut ramené à Liège par saint Hubert. Saint Lambert est fêté le 17 septembre.

Sources : « A l’ombre de saint Pierre de Robert Moërinck »