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Un peu d’histoire…

La plus ancienne église connue à Noville fut détruite en 1602 durant la campagne du Prince d’Orange (de Hollande ) contre le Duché de Luxembourg. Cette année-là, les paroisses de Noville, Cobru, Foy et Recogne furent complètement anéanties par le feu. Nous ignorons tout de la reconstruction de l’église détruite alors. On peut penser qu’un laps de temps assez important s’est écoulé avant sa reconstruction, les communes et paroissiens étant plongés dans une misère noire.

Entre la fin du XVIIème et celle du XIXème siècle, la modeste église était une tour sous laquelle se trouvait un chœur de 5 m sur 5. On sait que le Roi Léopold Ier octroya en août 1831, par Arrêté Royal, un subside de 600 Fb de l’époque pour la rénovation de l’église. On ne sut faire que des réparations d’une ampleur et d’une durée limitées.

Il fallut donc refaire une seconde campagne de travaux (dossier établi en 1856 pour maçonneries extérieures et intérieures, charpente, toitures et corniches). Les paroissiens de Noville firent une avance de fonds qu’ils mirent 5 ans à récupérer. Douze années plus tard en 1868, l’édifice devenait un véritable danger (des crevasses, des lézardes, des pierres qui se détachaient de la tour, murailles hors plomb, …). Le conseil communal demanda donc la venue de l’architecte provincial pour se rendre compte de la situation et établir les plans d’une nouvelle église. Mais en 1869, la commune déjà occupée à reconstruire deux écoles signifia qu’il lui était impossible d’assurer en plus la construction d’une nouvelle église. La commune fit démolir la tour qui menaçait de s’écrouler et exécuta des travaux de consolidation pour pouvoir assister aux offices sans danger. Ces mesures furent insuffisantes et le 12 novembre 1870, le commissaire d’arrondissement fit fermer l’église. Et ce fut pour de nombreuses années.

L’adjudication des travaux de reconstruction stipulait la fin de ceux-ci pour le 1er octobre 1873. Mais, 7 mois après l’adjudication, les travaux n’ont toujours pas commencé ! On va donc changer d’entrepreneur via une nouvelle adjudication. En avril 1874, l’abbé Faisant, excédé par la lenteur des travaux et l’inertie du bourgmestre (que l’on soupçonnait de connivence avec l’entrepreneur) écrivit au gouverneur, le priant d’intervenir. Le 10 mai 1874, le gouverneur reçu une lettre signée Destry, propriétaire domicilié à Noville. Or, personne ne portait ce nom dans la commune. Il s’agissait donc d’une lettre anonyme, réglant ses comptes avec le bourgmestre et l’entrepreneur, en démontrant leur complicité (trafic dans les matériaux employés, mélange de sable et de terre, sapin au lieu de chêne, etc…). Ces 2 lettres n’eurent aucun effet sur le conseil communal. Le gouverneur provincial, lui, envoya l’architecte pour contrôler les travaux. Conclusions de celui-ci : les travaux sont correctement exécutés. L’incident est clos !!

 De 1875 jusqu’en 1883, année de réception finale des travaux, le jeu de l’inertie et des petits pas en avant suivis de reculades du conseil communal va miner le moral des paroissiens et faire sortir plusieurs fois l’abbé Faisant de ses gonds. Citons quelques faits : travaux abandonnés, décision du conseil communal de poursuite en justice jamais exécutée, simulation de travail (1 ou 2 ouvriers par jour), une première réception des travaux en mai 1877 avec encore à faire le rejointoiement de la façade, boucher les trous d’échafaudages, finir la maçonnerie, remplacer le coq, etc..), de 1877 à 1880, plus rien ne se passe, en juin 1882, convention entre le conseil communal et un maître-plafonneur pour terminer les travaux mais rien n’avance. L’abbé Faisant écrit encore, en colère cette fois : « le bourgmestre s’oppose aux travaux tant qu’il n’a pas l’autorisation de ses supérieurs. Il est impossible de qualifier la négligence du conseil et le mauvais vouloir du bourgmestre. L’opinion publique a toujours considéré le chef de la commune comme co-entrepreneur ». L’adjudication est signée le 20 juillet 1882 et la réception des travaux a lieu le 3 août 1883. La finition de l’église accuse un retard de 10 ans. Cette construction exigea une énergie patiente et tenace de l’abbé Faisant pour venir à bout de l’inertie du conseil communal.

Dépouillée de ses cloches, l’église fut détruite durant l’hiver 1944-1945. Un baraquement fit office d’église. Les cloches récupérées à Hambourg, furent pendues à des chevalets.

Le 04 août 1955 Monsieur le Doyen E. Gavroy de Bastogne procéda à la bénédiction de la quatrième et dernière église de Noville.

Le parvis a été refait en 2006 par le Service des Travaux de la commune de Bastogne.

Saint Etienne est l’un des sept premiers diacres établis à Jérusalem par les apôtres. Il fut le premier chrétien à donner sa vie pour le Christ. Il meurt, en effet, lapidé en l’an 36, après avoir pardonné à ses bourreaux. C’est Saul, qui gardait les vêtements de ceux qui lapidaient Etienne. Saint Etienne est invoqué contre les maux de tête et est fêté le 26 décembre.