Un peu d’histoire…
Selon les archives de l’état, il ressort que Moinet eut 3 églises. L’une probablement antérieure à 1602, une autre construite en 1715 et l’actuelle bâtie en 1902. Elle a été érigée au rang paroissial en 1808.
L’église de 1715: En novembre 1860, le presbytère, l’église et le mur du cimetière qui l’entoure, exigent des réparations. Les murs de l’église encaissés de plus d’un mètre dans le cimetière souffrent d’un excès d’humidité. Il devient donc indispensable de déplacer le cimetière. D’autant plus qu’il pourrait générer des foyers d’infection. Cela provoque un tollé général : « Ce ne serait pas assez religieux d’enterrer nos morts loin de l’église ! » Les villageois prennent les devants et sans tarder creusent une tranchée d’assainissement autour de l’église. Après de nombreuses discussions entre l’architecte, le conseil communal et le gouverneur de la province au sujet du véritable danger pour la salubrité publique, on décide du déblaiement de 150 m3 de terre sur le pourtour de l’église, complété par la pose de pierres plates. Les travaux seront terminés en septembre 1863.
L’église de 1902: Ces travaux ne permettent pas de sauver l’église minée par l’humidité. Le 16 novembre 1900, on vote la reconstruction du sanctuaire. Après sa visite sur les lieux, le commissaire d’arrondissement reconnait la nécessité de sa démolition en soulignant que le choix de l’emplacement de la nouvelle église donnerait lieu à certaines difficultés. Il estime aussi que l’exigüité de l’église pose problème. Celle-ci, en effet, renferme 21 bancs qui, à raison de 4 ou 5 personnes, peuvent donner place à une centaine de personnes. La population de la paroisse est de 227 habitants mais il faut aussi tenir compte que 3 paroisses au moins, Longvilly, Hallerborn et Oberwampach n’ont pas de culte le dimanche et que nombre de paroissiens de ces localités se rendent à Moinet pour les offices religieux. Deux pétitions réclamant la construction de la nouvelle église sur l’emplacement de l’ancienne sont adressées à la députation permanente. Durant l’année 1901, le commissaire d’arrondissement tient le rôle de médiateur entre la commune et le gouvernement provincial, les fonctionnaires provinciaux tentant une fois de plus d’obtenir le déplacement du cimetière. Les villageois réagissent en mai avec l’organisation d’une enquête commodo-incommodo avec comme résultats : aucune réclamation contre le maintien du cimetière. Et en juillet, par la circulation de deux nouvelles pétitions en faveur de la reconstruction de l’église au milieu du cimetière. Le 14 juillet, le conseil émet un avis favorable au projet des pétitionnaires.
Le financement des travaux: Le 11 janvier 1902, la Province intervenant à hauteur de 1/5ème de la dépense, le ministre de la Justice communique au gouverneur que son département subsidierait au même niveau et que si le conseil communal prenant les 3/5 restant à sa charge, plus rien ne s’oppose à l’adjudication. Le plan fut dressé en 1902 par l’architecte Cupper de Bastogne.
La reconstruction de l’église: Le conseil communal adjuge les travaux le 10 février 1902 pour la somme de 30.840 fr au seul soumissionnaire André Dewez entrepreneur à Neufchâteau. L’architecte Cupper procède à la réception des travaux le 21 août 1903. L’entrée de la nouvelle église, pratiquée dans la façade sud-ouest, exposée à la pluie cause rapidement des problèmes d’humidité. Dès 1906, on envisage le zingage de la façade sans que cela se réalise. En 1925, sous la direction de l’architecte Peiffer, on entreprend une première restauration de la toiture et de la maçonnerie de la façade (pour la somme de 16.059 fr à Emile Steiver, entrepreneur à Harzy. En 1932, l’éclairage électrique est installé dans l’église. La nef et le chœur sont rectangulaires. Ce dernier flanqué de la tour d’une part, de la sacristie d’autre part composent le plan de l’actuelle construction marquée de réminiscences néo-gothiques. Le mobilier complet aurait été placé vers 1904. Vers 1950, Monsieur Jules Massoz fait placer à ses frais, par une firme bruxelloise, tous les vitraux de l’Eglise.
Qui est saint Brice ? On dit qu’il fut recueilli et protégé par saint Martin de Tours, mais que Brice quitta le monastère « pour vivre avec de beaux chevaux dans ses écuries et de jolies esclaves dans sa maison. » A la mort de saint Martin, il changea sa manière de vivre en menant une vie humble, toute dévouée aux pauvres et à l’Eglise. Il succéda à saint Martin sur le siège épiscopal de Tours durant quarante-sept ans – non sans subir de multiples travers et l’occupation de son siège épiscopal par deux évêques successifs. Calomnié, accusé d’avoir rendu mère une de ses religieuses, il dut aller se défendre devant le pape. Mais ses ouailles reconnurent l’innocence de sa vertu et le firent revenir pour qu’il soit à nouveau leur évêque. Ils le canonisèrent dès sa mort en 444. Il est fêté le 13 novembre. Il est invoqué particulièrement pour les blessures qui ne se ferment pas. Il est le patron des juges.