Un peu d’histoire…
Auteur du quatrième évangile, Saint Jean fut l’un des premiers disciples de Jésus. Il est le fils de Zébédée et le frère de Saint Jacques le Majeur (25 juillet). Jean est né dans une famille de pêcheurs sur les bords du lac de Tibériade en Palestine. Son frère Jacques le Majeur compte parmi les premiers disciples de Jésus. Jean et Jacques sont les cousins germains du Christ par leur mère, qui est la sœur de Marie. Jean abandonne ses filets de pêche pour suivre Jésus et devenir un pêcheur d’hommes. Il devient son disciple préféré, celui que « Jésus aimait ». Lors de la Cène, Jésus lui donne le nom de la personne qui l’a trahi. Durant la passion, il est le seul à ne pas l’abandonner et reste au pied de la croix. Jésus lui demandera de veiller sur sa Mère la Vierge Marie. Il veillera sur elle après la crucifixion et l’ascension. Le saint bénéficiera de plusieurs apparitions du Christ après sa Résurrection. Il est fêté le 27 décembre. Il est le patron des imprimeurs-libraires, papetiers, typographes et lavandières.
Derrière l’église du village, érigée vers 1907-1911 sur les plans de l’architecte Cupper de Bastogne, se trouve un petit bâtiment maintenu contre le flanc oriental de celle-ci. Ce très bel édifice constitue le dernier vestige de l’ancienne église du village datée du Moyen Âge. Jadis vicariat dépendant de Noville, érigé en paroisse en 1842, ce sanctuaire doit avoir une origine remontant au XVIème siècle et probablement davantage encore.
Au fil des siècles, les réparations, les aménagements et les reconstructions ont métamorphosé l’ancienne chapelle en église qui fut terminée en 1911. L’ancien chœur de l’église, datant d’environ 1530, constitue de nos jours le seul vestige de la chapelle originelle. Il a été classé en 1972 par la commission royale des Monuments et Sites et restauré dans les années 90. Les travaux débutèrent en septembre 1986. Il fallut attendre la fin des travaux en 1990 pour pouvoir entamer non pas la remise à neuf par de nouvelles couleurs mais le nettoyage et la fixation des couleurs dans l’état où elles se trouvaient. Il fallait garder ce qui restait des peintures du XVIème siècle. L’artiste signala qu’à sa connaissance, il n’y avait que 2 églises en Belgique qui ont conservé des peintures du XVIème siècle dans leur état originel
La voûte est recouverte des peintures réalisées en 1530, probablement par Renadin de Wicourt, dont le père était à l’époque maire de Bourcy, (c’est cet artiste qui peignit également les voûtes de l’église Saint-Pierre de Bastogne). Elles représentent des scènes de l’Apocalypse : l’évocation des malheurs qui touchent les humains (guerre, famine, mort), la consolation et la protection que peut donner l’Église à travers le message du Christ à saint Jean. Les clés de voûte sont ornées de blasons des familles nobles du coin alors que la clé de voûte centrale figure l’écusson aux trois coquilles et aux deux perdrix des seigneurs de Bourcy.
Au fil des siècles, des réparations, aménagements, reconstructions et agrandissements successifs transformèrent la modeste chapelle en église.
En 1860 : elle mesure +/- 18m de long sur 7,5m de large (nef, chœur et sacristie). Au-dessus de la porte d’entrée, on y voit l’écusson aux armes de la maison de Bourcy (3 coquilles d’or couronnées sur champ d’argent) avec le millésime 1770 de chaque côté. L’architecte provincial visite l’église et le presbytère en juin 1860, afin de dresser un projet de restauration (car humidité et augmentation de la population). Il faut 2 ans pour établir le dossier complet (déblaiement à l’intérieur, à l’extérieur, agrandissement de la nef, rehaussement des murs, construction d’une nouvelle tour). Les travaux commencent en 1863. Lors de la démolition partielle, on s’aperçoit que les murs construits avec du mortier de terre ne seront pas assez solides pour supporter les nouvelles maçonneries. Il faut donc les raser jusqu’au sol d’où délais et frais supplémentaires. La reconstruction est terminée le 12 août 1867.
En 1888 : restauration de l’église et de son mobilier. Bien qu’elle fut complètement remaniée en 1865 et restaurée en 1888, un projet de reconstruction voit le jour dès 1901. L’abbé Bodson (1867-1959), curé de Bourcy de 1901 à 1918, va devoir se battre contre le conseil communal qui était majoritairement contre une reconstruction, et se débrouiller pour fournir tout le mobilier : banc de communion, chaire à prêcher, autels et vitraux. Il lui faudra 10 ans pour arriver à la consécration de l’église en 1911. Nous devons remarquer que l’exiguïté du terrain et la volonté de garder le vieux chœur, obligèrent l’architecte provincial à cette construction transversale qui donne à cette église une allure si particulière.
En 1914 : elle va servir de bivouac aux troupes allemandes du 11 au 14 août, sans avertissement préalable, jetant dehors bancs et chaises. Elle sera remise en ordre pour la fête de l’assomption le 15.
En 1934 : une nouvelle cloche de 285 kg est placée, harmonisée avec la première existante.
En 1942 : il n’y avait que le chœur qui était doté de vitraux. A l’initiative de l’abbé Faisant, curé de 1927 à 1937, un maître-verrier namurois, malgré toutes les restrictions du temps de guerre, parvint à installer des vitraux dans les nefs et au jubé, pour les premiers jours d’août 1943.
En 1944 : les Allemands réquisitionnent les cloches de l’église (dont une sera abimée). En septembre, à la première libération, les villageois récupèrent la cloche fêlée à la caserne de Bastogne.
En 1947 : un plan mentionne : « restauration de l’église et reconstruction de la sacristie complètement détruite par les obus et exhaussement de la tour et du beffroi des cloches au-dessus du faîte de la nef ».
En effet, le toit de la nef formait écran entre les cloches, et la partie Est du village n’entendait pas ou très peu leur appel. Le clocher était moins élevé, mais plus fin, plus élégant que celui qui sera reconstruit après la dernière guerre. Après la construction de l’église actuelle, le cimetière fut transféré. Tout cela fut réalisé dans les années 50. Restauration en 1973. Les peintures intérieures furent refaites en 2006 par le service des travaux de la commune.