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Un peu d’histoire…

L’église Saint-Pierre est une très ancienne église et l’une des plus remarquables du pays. Le fait d’être dédiée à saint Pierre constitue une preuve d’ancienneté. On en parle déjà dans des documents datant de 893. Sur les vestiges de cette église, une autre fut reconstruite fin du XVème, début XVIème siècle. Elle était à cette époque de style roman : tour, autel,… mais s’inscrit de nos jours dans le style gothique flamboyant. La tour carrée (11m de côté, 22m de haut) est en grès local avec des murs de 2 mètres d’épaisseur. Cela souligne son aspect défensif. De tout temps, l’église a servi de refuge lors d’invasions. Un morceau du monument aux morts de la 1ère Guerre Mondiale se trouvait à l’origine de l’autre côté de la rue. Lors d’un bombardement pendant la Bataille des Ardennes, une bombe est tombée sur le monument et ce morceau (+/-2,5 tonnes) fut projeté jusqu’à son emplacement actuel sur le mur extérieur de l’église.

A l’intérieur, plusieurs chefs-d’œuvre à découvrir :

La voûte fut décorée en 1536, à l’époque de Charles-Quint qui aurait visité l’église. La voûte polychrome représente la bible en images destinées au peuple souvent illettré. Elle se compose de motifs floraux, ainsi que de scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, des scènes de la vie quotidienne des confréries religieuses et des corporations, des écussons des grandes familles donatrices, de personnages importants de l’époque (dont Charles Quint) et de scènes de la vie des nobles et des gens de la campagne… Cette magnifique voûte classée devrait être restaurée… un jour… peut-être !

La mise au tombeau du « Spai trou » (qui veut dire : trou épais) est surmonté d’une rosace et se trouve derrière les orgues. Elle est sculptée dans du chêne et peinte en couleur blanche (sans doute fin du XVIème siècle). Elle représente la mise au tombeau par Nicodème du Christ mort – à sa droite Joseph d’Arimathie, saint Jean soutenant la Vierge Marie, sainte Véronique, Marthe et Marie-Madeleine.

Les fonts baptismaux datant du XIIème siècle sont en pierre calcaire bleue de la Meuse. Le couvercle de la cuve ainsi que l’ensemble en fer forgé est une œuvre de Pierre Scholtus de Bastogne de 1941. La remarquable porte à double vantail qui ferme ceux-ci est sans doute due à un élève de Jean-Georges Scholtus.

La chaire de vérité de style baroque, est l’œuvre de Jean-Georges Scholtus – on lui attribue aussi la statue de Saint Pierre dans la nef de droite. Elle est ornée de nombreuses statues dont saint Grégoire, saint Augustin, saint Jérôme… Le sommet de la porte d’accès est dominé par le roi David portant la couronne et le sceptre. N.B. : les sculptures originales ont été remplacées par des copies et sont conservées au musée « Piconrue – Musée de la Grande Ardenne ».

L’autel roman (dans le chœur) en pierre de France peut être daté du XIe siècle. Il pourrait provenir de l’église primitive du début du VIIIème siècle et la pierre pourrait avoir été récupérée d’un ancien édifice romain d’Arlon.

Les vitraux du chœur sont l’œuvre de l’artiste français Maurice Rocher et ont été réalisés en 1969 par Gustave Zanter de Luxembourg.

Les orgues (ainsi que le clocher, le toit et les vitraux) furent détruits par une bombe qui explosa près de l’église la nuit de Noël 1944. En septembre 1989, après 45 ans d’attente et de démarches, les orgues actuels furent enfin inaugurés en présence de Monseigneur Musty. Firmin Decerf, organiste titulaire, fit découvrir l’instrument aux paroissiens rassemblés dans l’église.

Sources : A l’ombre de saint Pierre de Robert Moërynck et le cercle d’histoire de Bastogne.

Qui est Pierre ? Simon accompagné de son frère André sont des pêcheurs. Ils abandonnent tout pour suivre Jésus qui les invitent à devenir « pêcheurs d’hommes ». Simon fut appelé Pierre quand Jésus lui dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église » (Cf. Mt 4, 18-22). Il devint ainsi le principal apôtre et plus tard, le premier pape.