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Un peu d’histoire…

Cette église construite en 1850 est issue d’une église primitive de la fin du 9ème siècle. Elle fut plusieurs fois restaurée, notamment en 1871, 1887, et après la seconde guerre mondiale. Nous ne disposons que de peu d’éléments sur son histoire. Deux théories s’affrontent :

Au travers des archives. En avril 1847, vu l’état de vétusté, le conseil communal demande la venue de l’architecte provincial pour un projet de reconstruction. En septembre, le conseil communal décide d’approuver malgré que la fabrique d’église soit sans argent mais fait ensuite marche arrière en janvier 1848 estimant que cela engendrerait des dépenses trop importantes. Le 05 novembre 1850, le bourgmestre adresse au commissaire d’arrondissement : « monsieur le curé Marchal, par des démarches pénibles, a épuisé toutes les ressources au point qu’il est parvenu à mettre la neuve église sous toit ». Il demande à l’architecte provincial de reconnaitre ces travaux et de les achever par d’autres ressources. Les travaux sont officiellement terminés le 13 mars 1858.

Selon la tradition: Fin 1845, l’abbé  Félix Joseph Marchal est nommé curé à Wardin, il y trouve une église trop petite, trop vétuste et difficile d’accès.  Un premier projet voit le jour en 1849 mais le prix est énorme pour un pays extrêmement pauvre. L’abbé repousse le projet et répond : « je la construirai moi-même ». Un terrain est acquis et les travaux de terrassement et de fondation peuvent commencer selon les plans de monsieur le curé. Le châtelain de Neffe (Antoine de Rousseau Detry) soutient financièrement le projet. Il autorise le curé et les villageois à abattre tous les chênes nécessaires pour les charpentes et l’ameublement. Les travaux débutent fin 1849. Les habitants sans attelage sont chargés de la maçonnerie et autres travaux généraux. Les autres s’occupent du transport des matériaux. Il fallait 3 jours aller-retour pour aller charger les châssis et les corniches avec des bœufs près d’Ettelbruck. Le tout bénévolement. Fin 1850, le gros œuvre est terminé et l’église est mise sous toit. Godefroid Gillens, un bruxellois marié et établi à Wardin réalise le plafonnage. Pour la voûte, tous les matériaux sont montés dans un bac suspendu à une corde via une poulie et à la force des bras. Pierre Koque se charge de la menuiserie avec pour machines, ses deux bras, scies, rabots, ciseaux. Cela comprend le banc de communion, la chaire à prêcher, le confessionnal, les 3 autels, les portes, l’escalier du jubé (remplacé en 1949), le pavement et la magnifique balustrade du jubé que nous voyons encore aujourd’hui. Il fallait y ajouter le retable du maître-autel qui montait jusqu’à la voûte mais que l’on décida de « raser » en 1913 lors de travaux de peinture. L’évêque de Namur, Nicolas- Joseph Dehesselle vient consacrer l’église le 13 août 1851. En l’année 1886, le zingage de la tour et la pose de la statue de saint Aubin dans la niche extérieure furent réalisés. Deux cloches sont hissées dans le clocher le 25 novembre 1908, arrachant au passage les 2 mains de la statue de saint Aubin pendant l’opération.

Durant la bataille des Ardennes, Wardin fut le centre de terribles combats. Le village flambe et l’église est prise sous les tirs très denses de l’artillerie mais vu sa solidité, aucun obus ne traverse les murs. La toiture va s’affaisser dans la nef mais l’église restera debout au milieu du village écrasé. C’est un jeune prêtre, l’abbé Bouillon (vicaire à Saint-Martin à Arlon) qui se portera volontaire pour cette paroisse sinistrée. Il s’installe à Harzy dans son église paroissiale provisoire. Comme l’abbé Marchal, aidé par la commune, il va faire toutes les démarches pour reconstruire son église et collecter à Wardin et dans tout le pays pour obtenir des fonds supplémentaires. L’architecte Collard-Bovy de Jemeppe-sur-Sambre imagine la voûte en briques jaune flammé de rouge que l’on trouve en un seul endroit à Izegem dans les Flandres. Le tout fut mené tambour battant. La messe de minuit de 1949 fut l’occasion de l’inauguration de l’église rénovée.

Saint Aubin est né vers 469, issu d’une antique et noble famille, qui était venue d’Angleterre en France, se fixer dans la basse Bretagne, diocèse de Vannes. Ayant compris dès sa jeunesse les dangers du monde, il s’arracha aux douceurs de la vie de famille pour se retirer dans le monastère de Cincillac, nommé plus tard Tintillant, aux environs d’Angers, où il édifia tous les religieux par son humilité, son obéissance et ses autres vertus. Élu abbé de cette sainte maison, il la gouverna pendant vingt-cinq ans avec une rare sagesse. A 50 ans, il fut, malgré sa résistance, élevé sur le siège épiscopal d’Angers. Il s’acquitta des ses fonctions, difficiles en ces temps là, avec un zèle exemplaire. Il prêchait sans relâche, en ayant pour maxime que l’âme a, comme le corps, besoin d’une nourriture fréquente. Il prenait un soin particulier des pauvres; il visitait les malades, consolait les affligés, rachetait les captifs, les esclaves, protégeait et secourait les veuves, principalement celles qui étaient chargées d’enfants. Dieu lui accorda de nombreuses guérisons et la résurrection de deux morts ; Il délivra miraculeusement des prisonniers dont on lui refusait la grâce, et les convertit. Il profita de son crédit auprès du roi Childebert pour obtenir la réforme de divers abus et la réunion de plusieurs conciles, dont la plupart se tinrent à Orléans. On y fit des règlements très utiles à la religion et à la société. Surtout, il lutte souvent au péril de sa vie, contre les pratiques incestueuses des nobles de l’époque, qui se marient avec leur sœur ou leur fille. Saint Aubin mourut le 1er mars 550, des fatigues d’un voyage à Arles, qu’il fit pour consulter Saint Césaire. Il est invoqué  pour la guérison de la coqueluche et de la toux. Il est fêté le 1er mars.