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Un peu d’histoire…

(anciennement église Notre-Dame, saint Etienne et saint Fiacre)

Eglise néo-romane, reconstruite vers 1864: chœur plus bas et plus étroit que la nef renforcée par des contreforts, tour érigée en avancée, côté ouest. Sacristie bâtie au sud du chœur. Jamais un édifice religieux ne suscita autant de discussions dans la seconde moitié du XIXème siècle ! En effet, l’ancienne église datant de 1602 n’a connu que des rénovations controversées jusqu’à la dernière entreprise par l’architecte de Bastogne, monsieur Dislaire après l’offensive de 44-45. Une très ancienne église antérieure à 1602 existait sans doute à Marvie. Une restauration ou reconstruction fut exécutée en 1751.

A l’initiative de l’abbé Maka, l’architecte provincial va établir en 1856 un projet de restauration de l’ensemble. Celui-ci sera abandonné au profit de la démolition de la nef, suivie en 1862 de la reconstruction d’une nef allongée. Deux éléments marquèrent essentiellement les travaux qui découlèrent forcément sur de nombreux malentendus : 1. la forte personnalité de l’abbé Maka ; 2. l’ingérence de la fabrique d’église dans les compétences de l’administration communale. En 1856, l’abbé Maka écrit directement au gouverneur démontrant l’état ruineux de l’église et la nécessité de l’agrandissement. Les travaux sont autorisés par Arrêté Royal en septembre 1859, mais l’abandon du projet est de plus en plus envisagé vu le problème financier insoluble et malgré la bonne volonté de tous (conseil communal, conseil de fabrique, les paroissiens et 2000 fb de l’époque alloué par l’état et la province). Début 1860, l’optimisme revient grâce à un subside accordé par la députation permanente pour la moitié des dépenses. A ce moment, l’abbé Maka sort une contre-proposition : ne pas restaurer ni agrandir mais construire une nouvelle église. Il fallait donc refaire un dossier complet. Après une longue procédure, les travaux purent débuter en avril 1862. L’abbé Maka va entraver la bonne marche des travaux par son esprit contradictoire, son ignorance dans l’art de bâtir et sa surveillance vexatoire sur l’entrepreneur et les ouvriers. Le gouverneur dut intervenir via l’administration communale pour rappeler l’abbé Maka à l’ordre. On put procéder à la réception des travaux fin 1863. Le 03 avril 1864, l’abbé Maka remercia par lettre et à titre personnel le gouverneur et en profita aussi pour faire une demande de nouveaux subsides pour la tour menaçant ruine et pour du nouveau mobilier. Le dossier établi par l’architecte provincial est transmis aux autorités le 1er juin 1865. Après une longue interruption, la seconde moitié de 1867 et les 6 premiers mois de 1868 vont être consacrés à réunir les fonds nécessaires. Entre mars 1869 et octobre 1874, ce ne fut qu’un échange d’une volumineuse correspondance pour des dossiers égarés ou incomplets, dossiers financiers mais aussi techniques, accompagnés d’une série de réclamations de l’abbé Maka et du conseil de fabrique. Pendant ce temps également, le torchon brûla entre l’abbé Maka, l’architecte Vandewygaert et M. Adamy chargé des travaux. Le procès-verbal de réception des travaux est établi par l’architecte en octobre 1874. Y joint 5 pages d’observations de l’abbé Maka sur les objets d’ameublement et des articles du devis. Les discussions, les conflits entre l’entrepreneur Adamy et l’abbé Maka vont déboucher sur une mise hors cause du conseil de fabrique en mars 1885. En août 1886, le conseil communal va reprendre le rôle de maître d’œuvre et va demander la visite de l’architecte provincial pour terminer les travaux non exécutés par Adamy plus ceux à exécuter pour le presbytère et le cimetière. Les travaux furent réceptionnés le 04 octobre 1888. En février 1904, l’église connu un début d’incendie. Les travaux de réparation furent terminés en mai 1906. Envisagée depuis 1904, la construction de la sacristie se concrétisa en 1927 avec réception des travaux en octobre 1933. En 1927, le conseil de fabrique proposa à la commune de remplacer le pavement en pierres bleues qui était dans un état déplorable par du marbre. Le marbre (trop froid et qui pourrait nuire à la santé des fidèles) fut remplacé par un plancher en chêne sous les chaises et les bancs. En 1944-45, l’église fut peu endommagée. Les réparations furent terminées en avril 1950.

L’autel principal porte un retable probablement sculpté par J-G Scholtus de Bastogne, deux statues d’anges adorateurs de part et d’autre de la niche du couronnement (18ème siècle). Le banc de communion en chêne placé vers 1886 est déposé derrière l’autel principal.

Dès mars 1984, le vicaire dominical tenta de faire revivre les traditions du village dont la célèbre fête de saint Fiacre. Jusqu’aux alentours de 2010, une procession était organisée avec bannières, enfants avec fleurs, chorale et arrêts au reposoir. Depuis 2013, vu la désaffection progressive des participants, cette procession est remplacée, après la messe dominicale qui se termine par le chant à saint Fiacre et la vénération de la relique par le partage de la « soupe » de saint Fiacre, soupe préparée à partir de légumes récoltés dans les potagers du village et d’un bon reste de jambon et servie en signe de convivialité et de partage à l’image de saint Fiacre nourrissant les pèlerins. En effet, Fiacre, moine Irlandais, installé dans une clairière de la forêt de Brie, y recevait des visiteurs. Il priait pour eux et Dieu aidant, les guérissait. Pour ceux qui ne pouvaient repartir le jour même, il les nourrissait des légumes de son jardin. Saint Fiacre était invoqué particulièrement pour guérir les hémorroïdes et autres maux de ventre. Un reliquaire de st Fiacre est présent à Marvie.

Le saint patron de l’église de Marvie est saint Étienne. Étienne, qui vivait au temps de Jésus est le premier martyr chrétien. Étienne, de religion juive, fut un des condisciples de Paul. Il se convertit au christianisme et est le premier à avoir été consacré diacre par les apôtres pour les aider. De faux témoins assurent qu’il avait blasphémé contre Dieu, contre Moïse, contre la Loi et contre le Temple de Jérusalem. Arrêté, il est jugé par le sanhédrin de Jérusalem. Etienne assure alors que Jésus est le Fils de Dieu, ce qui est scandaleux pour les autorités religieuses juives (qui venaient de faire crucifier Jésus). Il fut mis à mort par lapidation. Saint Étienne est fêté le 26 décembre. Il est le saint patron des potiers, des diacres, des fondeurs, des maçons et des paveurs. Il est le protecteur des chevaux et il est invoqué pour soulager les maux de tête.