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Un peu d’histoire…

Les origines de l’église sont sans doute très lointaines. Se basant sur l’existence d’un calvaire en schiste ardoisier dressé à l’entrée du cimetière de Longvilly, certains y mentionnent la présence d’un curé en 1759. D’autres, sans plus de précisions supposent que la construction du sanctuaire remonte à la fin du XVIIème siècle et même que le village était déjà une paroisse avant le XIIIème siècle.

Il faut attendre 1834 pour remarquer une première apparition de l’existence d’une église dans les archives de l’état à Arlon ayant pour objet une demande de la fabrique d’église pour réparations urgentes, l’église menaçant ruine. Un subside de 500 fb (de l’époque) est accordé par le ministère de la justice.

Presque 50 ans plus tard, en août 1882, le conseil communal cette fois écrit au gouverneur signalant qu’il devient très dangereux de célébrer les offices sans faire les réparations immédiates. C’est pratiquement une reconstruction partielle que va proposer l’architecte provincial avec une sacristie et un jubé. Le 14 décembre 1882, les formalités ne sont pas encore terminées mais les villageois ont entrepris les travaux eux-mêmes ! La chose parvient aux oreilles du gouverneur qui demande des explications au commissaire de l’arrondissement. Celui-ci va défendre les paroissiens en faisant ressortir le retard énorme du dossier, le danger existant. Les dépenses sont couvertes par des souscriptions volontaires dont la majeure partie par la famille d’ Aremberg, propriétaire des usines de la mine de plomb, rachetée à la famille Siville (propriétaire du parc de Bastogne) en 1876.

 Un arrêté royal autorisant la restauration de l’église paraît le 11 avril 1883. Les travaux sont réceptionnés le 17 septembre 1885. Deux ans après, le conseil communal déclare que la tour (qui n’avait pas été restaurée) est en mauvais état et que l’église pouvant accueillir 150 personnes est trop petite et qu’il faudrait 250 places. Dans son rapport le commissaire d’arrondissement va reconnaitre que l’église est effectivement trop petite et doit donc être agrandie, que la tour est lézardée et doit être remplacée. Il s’en suit de grosses discussions sur le financement des travaux, la moitié devra être fourni par une imposition cadastrale sur toutes les propriétés de la commune. Cela se termine par une pétition contre cette imposition qui recueillit 60 signatures.

Le 27 février 1888, le conseil communal maintient son projet contre vents et marées et réfute les arguments de l’opposition. La dernière lettre du 10 mars 1888 de l’architecte au gouverneur mentionne : « église en mauvais état, tout menace de s’écrouler et une restauration s’impose ». « Si l’église est trop petite, il faut l’agrandir en même temps que les travaux de la tour ».

Sur le dossier de reconstruction totale de l’église figure l’annotation : « abandonnée en 1894 ». On n’en connait pas la raison !! Ce fut un plan de reconstruction de la tour seule que l’architecte provincial Cupper signa le 11 juillet 1894. C’est donc une église hybride (nef de 1885 et une tour de 1894) qui sera gravement endommagée par les tirs d’artillerie en 1944-1945. Il fallut 10 ans pour qu’elle soit reconstruite avec une tour de forme arrondie évoquant le clocher initial. Le parvis fut réparé en 2005 par le service des travaux.

Saint Martin est le saint patron de l’église de Longvilly. Cet « apôtre des Gaules » est né à Savaria (Hongrie) ( 316-397). Fils d’un tribun (officier) militaire, il vit son enfance à Pavie en Italie. A 15 ans, son père l’enrôle de force dans la garde impériale où il reçoit cheval et chlamyde (manteau court et fendu, agrafé sur l’épaule). A 20 ans, sa compagnie atteint les portes d’Amiens où il voit un pauvre à demi-nu par une journée froide. C’est là que se situe l’anecdote devenue célèbre du partage de sa chlamyde. Il déchire son manteau en deux parties et en donne une au pauvre hère car il n’avait déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent. Il trancha son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse : le manteau appartenait à l’armée, mais chaque soldat pouvait le doubler à l’intérieur par un tissu ou une fourrure, à ses frais. La nuit suivante le Christ lui apparut en songe vêtu de ce même pan de manteau. Baptisé cette même année, il obtient non sans mal son congé de l’armée, vient à Poitiers où il se met à l’école de saint Hilaire. Devenu évêque de Tours, prédicateur infatigable, il meurt épuisé en 397. (D’après Piconrue , 1986). Il est fêté le 11 novembre et est le patron des drapiers, des couturiers, des tailleurs, des gantiers, des tisserands et de la Garde Suisse Pontificale. Il est prié aussi pour la protection des chevaux et aussi d’autres animaux.